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ganapatisutra
Description du blog :
Ganapati-Sutra, Le livre du Dieu Ganesh, philosophie hindoue.
Catégorie :
Blog Philosophie
Date de création :
25.01.2019
Dernière mise à jour :
26.02.2019

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· Ganapati-Sutra, le Livre du dieu Ganesh, introduction
 

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Ganapati-Sutra, le Livre de Ganesh, quatrième chapitre

Ganapati-Sutra, le Livre de Ganesh, quatrième chapitre

Ganapati-Sutra, le Livre de Ganesh, quatrième chapitre

 

GANAPATI-SUTRA

Le livre du dieu Ganesh

 

QUATRIEME CHAPITRE

 

LA FORME DE GANAPATI 

 

4.1. La victoire de Sri Ganesh, c'est l'Amour. Et cet Amour est victoire de l'Être : on médite sur sa forme pour devenir cette victoire ; toujours préférer adorer le Seigneur Ganapati, qu'être en compagnie de nihilistes qui l'ignorent. Si l'on vénère réellement Sri Ganesh, les ennemis intérieurs autant qu'extérieurs peuvent être détruits.

 

4.2. Pour atteindre le Nirvâna, se libérer du sens du je (asmitâ), racine de l'ego (ahamkâra) qui engendre les actes (karma) nouant aux maux et aux conditionnements qui perpétuent le Destin, la bonne ou mauvaise Fortune, il faut se libérer des pulsions mentales, les pensées étant les rênes du corps et de tout ce qu'il produit. Pour cela, dès que le monde du transitoire assiège l'âme et nourrit l'ego qui lui sert de pont pour envahir l'intellect, reflets au sein de l'âme de tout ce qui l'entoure, il faut méditer sur une forme divine permettant de traverser ce monde de l'éphémère pour toujours réaliser les quatre points de la sagesse salvatrice (Authenticité, Discernement, Empathie et Ténacité) : Sri Ganesh ouvre la voie de ce chemin de vie.

 

4.3. Vénérer le Seigneur Ganapati permet de se délivrer du monde du transitoire, car cette adoration permet d'incarner la perfection de l'Âme universelle (Brahman).

 

4.4. Si l'on perçoit le Seigneur Ganapati en tout, en toute vie, en toute chose, pourquoi tuer, diminuer, oublier ou manger une quelconque vie ? Pourquoi voler ? Pourquoi nuire ? Pourquoi être avide ? Pourquoi espérer ? C'est pour le bénéfice de ses illusions mentales, nées de l'ego. Ce n'est point l'ordre du Seigneur : le dévot de Sri Ganesh accomplit sa vie non pour s'y attacher, ni pour la fuir, mais pour devenir la monture du Dieu jusqu'à sa propre Délivrance des naissances et des morts, sans quoi il est impossible de trouver un sens salvateur et transcendant à l'existence et aux expériences vécues.

 

4.5. Si blesser, tuer, voler, tourmenter, nuire ou nier une quelconque vie est une action juste pour l'ignorant, qu'est-ce qui est alors, selon lui, une action injuste ? Ce qui va à l'encontre de son ego, ou de l'égoïsme collectif auquel il croit. L'ignorant croit, ou croit ne point croire à ceci ou cela ! mais nulle part l'ombre même d'une connaissance véritable : pour avancer vers la Divinité, il faut justement aller à l'encontre de son sens du je (asmitâ). Celui qui se lie à la forme de Sri Ganesh, en accomplissant la destruction de son moi en étant simplement juste, juste sans diminuer autrui mais en l'élevant dans sa Divinité secrète, atteint la connaissance vraie, celle qui libère son Soi en libérant tout Autre.

 

4.6. Quelle joie d'être aimé par une seule créature, aussi menue soit-elle ! Quelle joie suprême, alors, que d'être aimé par le Dieu des Dieux ! Mais l'ignorant est incapable d'éveiller l'Amour pour la moindre créature différente de lui, car incapable d'éveiller son âme à la perception salvatrice de l'Âme universelle (Brahman), tant son propre Soi éternel est oublié dans les égoïsmes. C'est l'Amitié du Seigneur que l'on reçoit à travers l'Amitié des vies ; mais c'est grâce à l'équanimité que l'on sait consciemment qu'il s'agit de celle du Seigneur : en ayant une bienveillance intuitive et équitable envers tout être, Sri Ganesh en personne se fait à la fois Fils, Père et Mère, permettant même à l'orphelin de trouver une famille divine qui l'adopte et le protège corps et biens.

 

4.7. Si accumuler des sciences entraîne de mépriser les autres, autant rester naïf. Il faut d'abord commencer par le constat de sa propre ignorance : sinon, l'accès à la connaissance véritable devient impossible ; connaître, c'est ne pas faire de sa science une voie de négation de l'Autre. Le vrai Sage n'est pas un collectionneur de compréhensions mécaniques concernant les choses limitées : il sait tout ce qui lui échappe et a par conséquent le sens du Mystère ; connaissant le Mystère, ce dernier le guide vers le trésor inépuisable : l'âme, unique en son essence et plurielle dans ses incarnations, souffle de Sri Ganesh consolant tout être dans le secret du cœur. 

 

4.8. Le plus grand des Sages devient un ignare s'il oublie d'encourager celui qui cherche mais ne trouve pas ; pourquoi reprocher à l'ignorant de ne pas avoir su puisé l'eau de la sagesse ? S'il a échoué, c'est à cause de sa volonté, immature, corde trop courte pour le puits si profond de la connaissance : ce puits n'est jamais vide de son eau, mais demande un investissement sincère et une compréhension patiente pour atteindre cette source désaltérante, celle du savoir authentique où l'on n'est plus perturbé par les couples d'opposé. Sri Ganesh appelle tous ceux qui l'adorent de contrôler leurs énergies, non de les mettre en concurrence.

 

4.9. En fixant, jour et nuit, dans le lotus de son cœur, l'image ou le mantra de Sri Ganesh, on peut assurément bâtir un chemin vers le Nirvâna et y avancer en étant l'empreinte de la sagesse (Authenticité, Discernement, Empathie, Ténacité), pas après pas, sereinement, sans enfreindre l'Ordre socio-cosmique (Dharma), fidèle à l'universelle Non-violence (Ahimsâ) même au sein d'une bataille où il faut combattre pour l'éternel  Dharma, par la force de ses paroles en tant que Brâhmane, de ses bras en tant que Kshatriya (guerrier) ou par sa richesse en tant que Vaïshya (paysan-artisan) ou Shoudra (serviteur).

 

4.10. Se réincarner en animal, en végétal ? Cela est le plus souvent inévitable. Mais où est le problème si cet état rappelle celui d'une dévotion joyeuse envers le Seigneur, la Vie des vies ? Sri Ganesh, au gros corps humain d'enfant et à la tête d'éléphant, ne jalouse ou n'espère point une autre forme que la sienne : il faut savoir l'imiter pour devenir aussi libre que lui, ne point craindre le changement qui est la nature de la Nature.

 

4.11. Le végétarisme conscient n'est pas une option, mais une base, où puissamment d'autres vertus peuvent pousser. Pourquoi ? Chez l'homme, le goût pour la chair animale détruit à la racine le respect pour la Déesse Nature : l'homme se noie dans l'ignorance, car assoiffé de morts et d'oublis, devenu incapable d'admirer ou de ressentir les sentiments et la raison des autres êtres vivants. La Nature apparaît alors au Sage comme une Mère éplorée dont les enfants les plus actifs (les humains), pouvant transcender leurs rites ou actes (karma), maltraitent et volent la vie de leurs frères et sœurs plus faibles (les animaux, végétaux, ou humains dévalorisés). Cela convient-il au Fils divin et aimant de la Nature ainsi malheureuse ? Sri Ganesh, le Fils, dit : « Non ».

 

4.12. Le végétarisme, comme tout refus de collaborer avec les vecteurs connus de maux envers les vies, est aussi nécessaire à l'universelle Non-violence (Ahimsâ) que le sont les ailes pour un oiseau désirant atteindre le ciel de la Vérité ; celui qui refuse le végétarisme, refuse l'Ahimsâ, et qui refuse l'Ahimsâ désire nier et combat son divin époux, le Dharma (Ordre cosmique), père du Dieu-Roi Vishnou, et finit par se faire dévorer par les félins de la Réalité absolue le piégeant dans cette vie ou une autre.

 

4.13. Apprécier toutes les créatures de par leur vie même et leurs joies inoffensives, c'est la façon dont de nombreux Sages ont vu se révéler en eux l'Âme universelle (Brahman). Pourquoi ? Parce que Sri Ganesh ne fixe aucun être en une condition transitoire, état de vie limité qui est influencé par une destinée née d'actes eux-mêmes produits par divers conditionnements antérieurs, mais détruit l'illusion de nos différences respectives en faisant correspondre les êtres mortels dans un enthousiasme pacificateur ancré dans le Présent compris comme Temps éternel, Temps de l'Unité partagée où tous les opposés peuvent se lier, en Amitié universelle parfaite, aux pieds de la Divinité.

 

4.14. Sri Ganesh est le Fils de Pârvatî et de Shiva. Pourtant, il est sans naissance ni mort, Dieu des Dieux. Comment le Seigneur Ganapati peut-il être sans naissance alors que l'on connaît ses parents ? Parce que son existence se manifeste à la nôtre, limitée, en prenant néanmoins le chemin de son éternité, où passé et  futur coïncident, mâle et femelle aussi, comme Shiva et sa  Shakti (Energie) existent en couple à la façon du  Purusha (Conscience-témoin infiniment stable) et de la  Prakriti (Nature inconsciente éternellement dynamique), couple divin cosmique existant ensemble grâce à Sri Ganesh qui est la cause primordiale de leur complicité mutuelle sans début ni fin. L'image de Sri Ganesh est ainsi celle d'un Fils qui bénit et accorde toutes les familles, toutes les catégories d'être. Il est le plus propice des Dieux, toutes les différentes formes de Divinité étant l'émanation d'une partie singulière de son Être, Ganesh les vénérant et les soutenant dans leurs spécificités particulières de Divinités qui le maintiennent au sein de son Unité ineffable : le Dieu Agni (le Feu) est sa peau, le Dieu Brahmâ forme ses pieds, la Déesse Kâlî ses os, le Seigneur Vishnou ses bras et le Seigneur Shiva son cœur. Méditer sans nulle pensée sur sa forme comprise apporte la Paix.

 

4.15. La monture sainte, sur laquelle Sri Ganesh repose, est le Rat. Le Rat se sait petit, mais peut régner sur l'immensité par son ingéniosité tout en demeurant anonyme, caché, sachant pénétrer les lieux les plus secrets comme le sont ceux de notre esprit. Servant le Seigneur, ses désirs impétueux de créature infime se transforment en énergie de dévotion curieuse capable d'aller partout pour vénérer son Maître éternel. Eveillé, le rat va ici et là, sans cesse, comme le mantra « AUM GAM GANAPATAYE NAMAHA », récité en pensées ou paroles, dès qu'un obstacle se présente, dès que l'esprit devient impur ou qu'un désir apporte souffrance, détruit les graines d'ignorance ainsi dévorées pour les transformer en force spirituelle, en énergie pure menant à la connaissance suprême que représente le Seigneur Ganapati. Soutenant Dieu, le Rat cultive la fermeté d'âme et non les peurs. Tel aime être le dévot de Sri Ganesh.

 

4.16. Le gros ventre de Sri Ganesh signifie que la Divinité suprême contient en elle toutes les expériences, indiquant qu'il faut savoir digérer tous les éléments de l'existence, aussi bons ou mauvais soient-ils, et est incommensurable, capable d'assimiler toutes les images plastiques, sonores et conceptuelles la concernant, nourrissant son Être sans lui suffire, tel le pur Absolu au-delà de tout attribut (Nirguna Brahman) qu'aucun entendement de mortels ne peut s'approprier. Muant inlassablement, le Serpent Infini, dont la tête est le contrôle des énergies, entoure le gros ventre du Seigneur Ganapati, de même que la multiplicité incalculable des Univers est comme entouré du cycle des transmigrations qui les maintiennent réunis.

 

4.17. La trompe d'éléphant de Sri Ganesh représente le Pouvoir régnant sur tout qu'est l'Âme universelle pure (Nirguna Brahman) impossible à représenter en soi, mais qui, parce qu'étant en tout sans dépendre de quoi que ce soit, peut s'incarner dans le monde de l'éphémère par une manifestation physique révélatrice de sa puissance omniprésente ; ainsi, la trompe du Seigneur Ganapati est la forme marquant la souplesse transcendante capable d'appréhender le monde non-éternel et de le distinguer de l'éternité, forme courbe qui symbolise l'accès possible de la créature mortelle à l'infinité sereine, en comprenant qu'elle est comme cette trompe : un instrument nourricier de la Conscience où passe le souffle de vie, inspiré lors de la naissance et expiré lors de la mort, sans cesse, trompe divine qui permet de percevoir la réalité des choses jusque dans leur essence intime : on discerne la Réalité absolue, divine, non par une logique idéale, droite et bien agencée, qui se brise toujours dans la réalité vécue, mais par l'expérience mouvante basée sur un discernement, agile et sûr, qui enlace les choses et les vies perçues sans y confondre l'âme éternelle, âme où palpite la Conscience immuable. La trompe de Sri Ganesh peut faire de nous l'instrument parfait pour unir l'impalpable Soi suprême à ce qui ne l'est point, pour rendre le monde entier Présence divine par sa propre énergie individuelle. 

 

4.18. La grandiose couronne que porte Sri Ganesh doit inviter chacun à ouvrir son esprit sur ce qui semble lui échapper, afin de contempler la beauté inépuisable de la Présence divine découverte en tout, découverte sacrée qui est le plus précieux des biens et qui est le signe distinctif de la Divinité suprême. Sur cette couronne s'est posé le Dieu Lune, qui symbolise la capacité d'accéder à l'Infini par des moyens temporels, des moyens soumis à la création et destruction, mais capables d'être saints en étant indifférents aux attaques de l'ignorance.

 

4.19. Les yeux minuscules de Sri Ganesh rappellent la concentration et l'attention intérieure que l'on doit savoir cultiver pour accéder aux succès, à la vision du Seigneur et à sa compassion parfaite : ses grandes oreilles d'éléphant sont l'ouverture à l'Autre vie et sa bouche menue, la préservation des forces, comme celle de la parole ; mieux écouter ce qui est au-delà de sa personne, en contrôlant la façon dont on s'extériorise, et savoir être plein de piété envers le Sage, de douceur envers les vies et de pitié envers la créature souffrante ou l'ignorant.

 

4.20. Sri Ganesh a une seule défense ; l'autre s'est cassée lors d'un combat contre un démon et a servi à composer des écrits saints, comme le Mahâbhârata, sous la dictée du Sage Vyâsa ; ainsi, il faut saisir et tuer les mauvais penchants pour servir la sagesse à travers son corps même, transcender les oppositions qui divisent la Conscience.

 

4.21. Les attributs que portent les différentes mains du Seigneur Ganapati symbolisent les nombreuses armes et voies du Yoga (« Union » avec l'Âme universelle). Sri Ganesh est inattaquable car ses bras supportent toujours les différents types de Yoga, les chemins vers le Salut ne pouvant qu'être multiples. Par sa hache, il coupe les attachements, libérant des chagrins. Par son aiguillon d'éléphant, signifiant le Réveil qui libère pleinement l'énergie, il guide l'ignorant et rend maître le Sage. Par son nœud coulant, signifiant le Contrôle des énergies sans quoi on peut devenir fou, il saisit les péchés et purifie l'auteur des fautes en lui offrant une destinée ou son désir d'ascèses.  Par ses friandises, il attise la curiosité de l'ignorant et félicite l'ascèse du Sage. Par son chapelet, il sympathise avec l'âme individuelle, âme pareille à un fil sur lequel il y a autant de graines que d'existences différentes. Par son lotus fleurissant dans sa main, il abolit le doute et permet à la dévotion de s'installer pour atteindre la Réalisation de l'Être, qui est l'Illumination, où l'âme individuelle (âtman) demeure à jamais en parfaite osmose avec l'Âme universelle (Brahman), délivrée des transmigrations. Par son petit tambour à deux faces, il rythme le cosmos et permet à la musique de l'éternité d'exister au sein de l'impermanence des sons et des silences. Par son trident, il maîtrise le passé, le présent et le futur en tenant le manche du Temps qui défait même les plus habiles démons. Par sa défense cassée, il peut composer des contemplations sacrées concernant l'existence délivrée sur les pages mêmes du Destin. Par sa conque, il protège la toute-puissance du son AUM qui éradique la moindre influence démoniaque. Par son chasse-mouche, dont les poils sont autant d'Avatârs (Descentes) du Dieu-Roi Vishnou, le Seigneur Ganapati protège le  Dharma (Ordre socio-cosmique) et le rétablit dès qu'il s'est affaibli. Par son livre, il comprend le Destin de chaque créature et peut les en délivrer si elles saisissent que leurs désirs peut mener vers la Délivrance (Moksha), car c'est leur sens primordial d'être lus par Dieu.

 

4.22. La main levée vers le haut de Sri Ganesh dépeint la protection totale que peut offrir le Seigneur, détruisant la crainte, car il aime accompagner son dévot partout, dans les moments agréables ou difficiles ; et la main dirigée vers le bas, la paume vers l'extérieur, signifie le Don gratuit : c'est une invitation à se prosterner en constatant que nous sommes tous voués à nous dissoudre dans le Tout pour être Conscience pure adorant le Seigneur.

 

4.23. Les jambes de Sri Ganesh sont celles de l'Être qui demeure partout dans les Univers sans jamais dépendre de tout ce qui se manifeste en leur sein : par sa jambe touchant le sol et l'autre repliée vers lui, le Dieu à tête d'éléphant est le Maître des trois mondes.

 

4.24. Aux pieds de Sri Ganesh s'accumulent les richesses précieuses nées du monde de l'éphémère ; cette richesse extraordinaire n'est rien d'autre que la Vie et la Communauté de l'Être (Sat Sangha), qui est le refuge du quêteur de Vérité (le chercheur de  Satya) ; le temple dédié à la Divinité est le cœur du  Sat Sangha, de même que l'on trouve les senteurs du pollen au cœur de la fleur. Pleine de tendre dévotion pour Sri Ganesh, leSat Sangha est comme un lotus permettant aux Sages de devenir abeilles et d'ensemencer les esprits s'identifiant encore à l'eau des illusions, pour qu'ils deviennent eux-aussi pétales du lotus vénérant la lumière merveilleuse de l'Être pur, Être absolu que demeure depuis toujours et à jamais le Seigneur Ganapati.

 

4.25. Skanda, Dieu de la Beauté, est le frère cadet de Sri Ganesh : né de la seule semence, infiniment brûlante, du Dieu-Ascète Shiva, il est le chef de l'armée divine ; Skanda décime les démons en parcourant inlassablement les mondes et en multipliant les possibilités de sacralisation de l'existence, tandis que Sri Ganesh détruit les démons juste en manifestant son Être, comme dansant immobile, inaccessible à toutes les pensées, paroles et actes profanant l'Existence des existences. En réalité, Sri Ganesh ne voit même pas les démons : ils sont mort-nés à son seul contact.

 

4.26. Les trois épouses de Sri Ganesh sont les Déesses Riddhi (« Richesse »), Siddhi (« Succès ») et Buddhi (« Intellect ») ; ces trois Energies (Shakti) se sont toutes réalisées en accomplissant l'Eros (Kâma) envers le Seigneur Ganapati : En faisant l'amour à Riddhi, l'Artha (Gain matériel) prend réalité pour les créatures ; en s'unissant à Siddhi, c'est le  Dharma (Devoir, vertu, mérite) qui existe pour les êtres, et en pénétrant Buddhi, c'est leMoksha (Délivrance des réincarnations) qui prend sens et peut s'épanouir, se révéler à Soi. Sans le Seigneur Ganapati, ses trois Shaktis sont comme perdues. Riddhi, Siddhi et Buddhi réalisent l'Amour en désirant leur époux divin, faisant de sa volonté leur volonté et en comprenant leur volonté comme étant sa volonté ; elles ont accédé à la Paix complète de par sa Grâce que rien ne remplace. 

 

4.27. Sri Ganesh a trois enfants ; avec Riddhi (« Richesse »), il obtint Kshema (« Prospérité »), car sans la sagesse du Seigneur, il n'y a point de Prospérité vraie : c'est celui qui est satisfait de ce qu'il a qui est le plus riche. Avec Siddhi (« Succès »), il obtint Lâbha (« Bénéfice »), car sans la science du Seigneur, il n'y a point de bénéfice authentique : on use de ses succès matériels ou pouvoirs spirituels, pour qu'ils soient réellement bénéfiques et non sources d'indésirables manifestions vaniteuses, qu'en étant éclairé par l'Eternel, en discriminant entre l'irréalité enchaînant et le Réel non corrompu par le Temps, Réalité source de Liberté. Avec Buddhi (« Intellect »), il obtint Santoshi Dévi (« Déesse Satisfaction »), car sans la connaissance de l'Âme universelle (Brahman), l'intelligence ne trouve aucune satisfaction à exister : elle n'adore que ce qui la transcende, permettant ainsi à la Conscience de maîtriser le mental et d'accomplir la Paix qui est la compagne du Bonheur ; or, ce qui transcende l'intellect, la partie corporelle la plus subtile et dense de la Nature (Prakriti), c'est le  Purusha (Conscience-témoin infiniment stable), qui est totalement autre que la  Prakriti (Nature, éternellement inconsciente et dynamique), sa complice de toujours.  

 

4.28. Le Seigneur Ganapati, pour naître ainsi Dieu difforme, a perdu sa tête de forme humaine, signifiant le non-savoir, parce qu'il refusa de laisser passer Shiva, son père inconnu et époux de sa mère Pârvatî qui l'engendra à partir de sa seule crasse, Shiva voulant voir Pârvatî demeurant dans la caverne dont Ganesh protégeait l'entrée ; Shiva, symbole de pure connaissance et de paix équilibrée (sattva), lui coupa la tête et la remplaça par celle d'un éléphant ; la crasse de Pârvatî signifie le principe passionnel (rajas) menant l'ignorance obscure (tamas) à embrumer la Conscience, ou permettant au contraire de passer de l'ignorance vers la connaissance : ne reconnaissant point la connaissance, empêchant Shiva d'aller vers Pârvatî, Sri Ganesh perdit sa tête ignorante pour recevoir une tête d'éléphant, une tête représentant la sagesse réfléchie, complice de l'absence d'effort détruisant les obstacles juste en allant de l'avant, sagesse jamais découragée, la connaissance devant toujours savoir et aimer surmonter l'ignorance, détruire le sens du je. Ce mythe signifie que le Seigneur Ganapati est au-delà des qualités (guna) de la Nature (Prakriti), qu'elles soient le  sattva (pureté lumineuse), le  rajas (énergie crépusculaire dynamique) ou le  tamas (ignorance ténébreuse aveuglant) : le Seigneur les transcende et nous invite à les transcender de même, en laissant décapiter le  tamas par le biais du rajas qui fait accéder au  sattva, pour finalement transcender aussi le  sattvasattva qui est la qualité de l'être pur mais non cet Être en tant que tel, qualité révélant l'existence de l'essence unique de tous les êtres vivants, et à laquelle il ne faut cependant point s'attacher pour n'être qu'Être pur cultivant l'équanimité, au-delà des qualités de la Nature ou Prakriti (« Femelle ») qui poussent à s'identifier à l'ego, à des conditionnements, aussi purs,  sattviks, soient-ils, pour être uniquement  Purusha (« Mâle »). Le  Purusha est la Conscience-témoin infiniment stable, mais dans laquelle se reflètent néanmoins les flux mentaux prenant la couleur des qualités que croise le  PurushaPurusha tel un diamant reflétant le monde du transitoire et s'identifiant à tort à ce dernier, du fait de l'activité mentale née de la Nature lui servant d'écorce. Ces tourbillons de l'esprit, nés du sens du je (asmitâ), sont comparables aux reflets du monde de l'éphémère que peut prendre un diamant translucide et indivisible, mais qui ne sont point ce diamant éternel en tant que tel : ne plus identifier son Soi comme étant un labyrinthe de flux mentaux et de liaisons physiques qui poussent à agir pour son ego, permet de se délivrer des affres, de se réaliser ; le  Purusha est l'Être, sans début ni fin, complémentaire mais totalement différent de la Nature et de ses qualités relatives, aussi intellectuelles soient-elles. La tête d'éléphant surmontant un corps d'enfant humain, de Sri Ganesh, signifie à la fois la victoire du  Purusha éternellement libre se sachant Autre que la Nature, Purusha tel le Dieu Shiva, et celle de la  Prakriti, aimante et respectée, servant le  Purusha (Shiva) depuis toujours et à jamais, Prakriti telle la Déesse Pârvatî. Sri Ganesh est plus que la totalité de la Nature ou plus que la totalité des Consciences indestructibles au sein de la Nature, il est l'Absolu transcendant ce couple cosmique en lui permettant d'exister infiniment. Sri Ganesh est en réalité la raison de vivre de ses divins parents : il est le Dieu des Dieux, le  Para Brahman (l'Âme universelle suprême).

 

4.29. Sri Ganesh compris comme Dieu célibataire, parfaitement continent, est tel le  Purusha (« Mâle »), mais, contrairement aux  Purusha des créatures, il est Purusha qui n'a jamais été asservi par les éléments et qualités de la Nature,  Purusha absolument libre au-delà du Temps, totalement Être, tel un Délivré vivant au-delà des naissances et des morts, vivant dans l'éternel Présent ; Sri Ganesh est un Délivré vivant, non par une Illumination repérable dans le temps, comme c'est le cas chez la créature mortelle réalisée, mais éternellement : la  Prakriti (Nature) est le trône, pareil au lotus, où le Seigneur Ganapati repose en Roi des rois, depuis toujours. Il est  Ishvara, Seigneur suprême incréé et sans fin. Le  Purusha est immuable et insécable : tout ce qui est du domaine de la  Prakriti est divisible et composé, et sert à guider vers la Délivrance (Moksha) le  Purusha transmigrant afin qu'il trouve son véritable Soi, éternel et sans qualités, libre des intellections et actions égotiques ; la  Prakriti est tel un lit, assemblé de différentes parties, qui sert le  Purusha des vies jusqu'à son Nirvâna. Le  Purusha est Un, mais aussi Multiple qu'il y a de vies dans les Univers. La  Prakriti, en tant que lit ou socle qui n'existe que pour le repos du  Purusha indivisible, est d'une toute autre essence que le dormeur (Purusha transmigrant) : le  Purusha transmigrant, s'identifiant aux flux mentaux qui le traverse et le pousse à s'identifier au monde du transitoire, ignore qu'il est parfaitement autre que la Nature (Prakriti), Nature où son Soi sans début ni fin demeure et s'enferme au sein des cycles cosmiques, cycles naturels où l'inconscient dynamique motive les actes (karma) issus des tourbillons de l'esprit prenant leur source dans le moi passager de la créature, ses désirs et ses conditionnements, de même qu'un dormeur, plongé dans le sommeil de l'existence profane, s'identifie aux apparitions de ses rêves sans comprendre qu'il ne s'agit point de la Réalité, incapable de distinguer de ce qui est éternel, vrai, de ce qui est éphémère, superflu, et de la sorte ne cultivant aucun élan pour se conformer à l'ascèse du Yoga, à une conduite de pleine Conscience détruisant le sens du je (asmitâ) pour épanouir le Sacrifice de Soi qui mène à la révélation de la Divinité.

 

4.30. Les formes et significations des représentations de Sri Ganesh sont innombrables, car nul ne peut diminuer ou tuer la Vérité, qui est le soutien de tout. Une simple pierre, même très petite, peut parfaitement permettre au Seigneur Ganapati de s'incarner, seulement si le dévot sait discerner l'Être infini au sein des formes limitées, si le dévot aime Sri Ganesh comme il aime l'être mortel le plus cher à son cœur, cherchant à voir en lui l'Immuable.