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ganapatisutra
Description du blog :
Ganapati-Sutra, Le livre du Dieu Ganesh, philosophie hindoue.
Catégorie :
Blog Philosophie
Date de création :
25.01.2019
Dernière mise à jour :
26.02.2019

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Pensées pour la démocratie d'Empédocle (118 à 178)

Pensées pour la démocratie d'Empédocle (118 à 178)

Pensées pour la démocratie d'Empédocle (118 à 178)

(peinture de Dino Castelbou)

 

 

 

Dino Castelbou

 

 

 

  Pensées pour la démocratie d'Empédocle

 

  

 

 De la nocivité de l'action et de la beauté de l'admiration

 

 

 

118

 

Mieux vaut croiser un désagréable inactif qu'un désagréable en activité.

 

119

 

J'ai délaissé ma sottise en évitant d'être haï par quiconque – tout en concevant le mépris que l'on me porte comme une occasion de me purifier, de tuer mon orgueil.

 

120

 

En acceptant silencieusement l'outrage que je subis, toutes mes erreurs sont effacées. Rendre le bien pour le mal reçu, c'est être le Maître des maîtres, c'est être le Maître des Univers, car jamais l'essence de Dieu n'est blessée ni ne se sent blessée : aucun ego éphémère ne peut atteindre son éternité, son Être sans commencement.

 

121

 

L'essence de Dieu ne recherche pas à être promue ou protégée, puisque ne pouvant pas ne pas Être, étant inaltérable : aucun titre honorifique donné par un mortel ne peut la résumer et aucune offense envers elle-même ne la chagrine. Dieu, toujours libre des maux car voyant le transitoire comme transitoire en en faisant jamais un Absolu, est ainsi un exemple et un soutien.

 

122

 

Dieu sympathise avec qui lui ressemble ; Dieu disparaît face à ceux qui se flattent d'être inférieurs à Lui et persévèrent dans leur petit orgueil soumis.

 

123

 

Le monde émane d'un je-ne-sais-quoi que j'appelle « Dieu », l'Être universel. Dieu respire : il inspire – crée des Univers, et il expire – détruit des Univers, dans un cycle immuable incarné par la Déesse, sa vie et son corps aimés.

 

124

 

On n'agit pas pour Dieu, on s'absorbe en Lui pour se retrouver et se reconnaître Lui.

 

125

 

Sans l'orgueil, tout être m'apparaît Dieu ; avec l'orgueil, le moindre être est mon inférieur.

 

126

 

Savoir aimer tout être, c'est aussi s'aimer soi-même, préserver son intégrité.

 

127

 

Débarrasse-toi de tes fautes, elles n'appartiennent pas à ton essence.

 

128

 

Enseigner aux enfants à ne pas nuire à plus faible qu'eux, c'est les préparer à être des hommes sauvés de leurs futurs mauvais penchants.

 

129

 

Le monde des idées, des pensées, est un monde de mirages, car ni les choses ni les êtres ne peuvent être enfermés en un mot ou contenus dans une mécanique intellectuelle : l'arbre n'est pas le mot « arbre », mais un ensemble infiniment plus réel ; l'homme certain de tenir une logique bien définie est déjà dans l'erreur. Mi-humain et mi-animal, le Dieu Pan est indicible car il est la réalité.

 

130

 

Qui prétend détenir la vérité absolue, ment à la vérité même.

 

131

 

Si tu avances vers la vérité en connaissant déjà le chemin à suivre, c'est que la vérité ne t'attend pas.

 

132

 

Il est faux de dire que la littérature, la philosophie, les beaux-arts, ont peu de pouvoir : leur pouvoir est immense, considérable, mais sur une minorité. Leur pouvoir gagne la majorité quand la minorité les assimile avec créativité et les enseigne sans sectarisme et sans compter.

 

133

 

La meilleure démocratie, c'est celle où la diversité est une unité et où l'unité maintient la diversité à travers les aléas, comme un arc-en-ciel est lumière et la lumière maintient l'arc-en-ciel à travers l'averse.

 

134

 

L'amoureux est une lune qui recherche à refléter son soleil admiré, selon l'accord de la terre-mère, l'origine de sa destinée.

 

135

 

Agir, c'est dépenser ses forces et les forces de la Nature, les disperser au lieu de les concentrer dans les mains de la Paix qui ne divise seulement que la haine et la jalousie jusqu'à les rendre infimes, impuissantes.

 

136

 

On agit, habité par la Haine, toujours avec ardeur, et l'on finit broyé par les actions que l'on voulait titanesques. On n'agit pas pour l'Amour ou la Paix, car il n'y a rien à faire pour elles : elles sont puissances totales où se résorbent tous les éléments cycliquement.

 

137

 

Dans le monde, il n'y a pas de traditions inutiles, elles sont nombreuses et doivent le rester, s'unir, se mélanger et conserver leur pouvoir festif ainsi que leur particularité propre en enfantant l'art quotidien, l'art qui sacre le présent. Néanmoins, il y a des perversions qui réussissent à se faire passer pour des traditions – et utilisent le prestige de ces mêmes traditions pour répandre la violence.

 

138

 

En Amour, il ne faut pas se forcer, ni forcer. Si l'on se force, on agit et l'on se fourvoie ; si l'on force, on agit pour un bien qui nous rend haïssable et rejeté dans la division. La divine Persuasion est la Maîtresse à qui l'on doit obéissance : elle nous inspire, nous éclaire et nous donne le courage pour réaliser sa présence.

 

139

 

Une blessure ou une mort causées envers une créature, par accident, inadvertance, inattention, bref, par fruit du hasard, ne sont point des péchés : c'est la volonté du Destin. Néanmoins, il ne faut jamais être satisfait des fruits de la destinée, car c'est fatuité et s'éloigner de la Divinité, mais être satisfait du présent omniprésent sans s'identifier au devenir, puisqu'il s'agit d'un chemin vers l'humilité mystérieuse, humilité trahie si on la détermine. 

 

140

 

Le présent est l'Omniprésent éternel, car le passé n'est plus – et le futur n'est pas encore. « Passé » et « futur » sont seulement des mots donnés au présent des créatures d'hier et de demain dont l'Âme existe depuis toujours et pour toujours, Âme non-née et immarcescible.

 

141

 

Console-toi, tout ce qui disparaît réapparaît. Ne t'inquiète de rien, tout ce qui apparaît redisparaît.

 

142

 

Pour être libre des illusions, le bonheur se cache en ton Âme. Prends refuge en ton Âme et le bonheur t'accueillera, tu découvriras la Liberté.

 

143

 

Le vagabond-philosophe, le mendiant-ascète, tous ces sages non-violents étudiant le Soi, vivant à l'ombre des temples ou des arbres sacrés, offre-leur ton surplus de nourriture et d'agréments, c'est eux qui soutiennent le monde entier par leur inaction ; car l'Univers n'a besoin de rien et certainement pas d'orgueils qui travaillent, importunent ou s'enrichissent.

 

144

 

Empédocle expliquait ceci : ce qui n'est pas, ne peut pas advenir à la naissance. Ce qui n'est pas, ne peut passer par la création qui modèle d'après ce qui existe déjà. Aucune chose ni aucune créature ne vient du néant et ne retourne dans le néant : le néant est un fantôme imaginaire auquel croient seulement ceux qui sont convaincus que leur ego éphémère est supérieur à leur Âme, Conscience individuelle et commune des êtres, unité suprême du Tout, Tout auquel on ne peut rien enlever ni rajouter tant son infinité est une multitude innombrable.

 

145

 

Ce qui est ne peut pas cesser d'être, le propre de l'Être étant d'embrasser tout, d'exister au sein des associations et des métissages où chaque chose peut devenir, où chaque être peut se transformer au sein de la Nature intarissable : tantôt bien assemblé, jeune ; tantôt désassemblé, vieux ; tantôt dispersé, mort ; et de nouveau rassemblé, nouveau-né : le corps des êtres change et se confond avec d'autres alors que l'unité qui les rend vivants organise leur corps, organise le Multiple, lui-même émanant de l'Un, comme émane du soleil unique une multitude de rayons : les rayons composés par le soleil deviennent une lumière unique sur la Terre, lieu de la Fortune, une lumière unique qui ordonne la vie multiple. Et cette vie multiple prospère grâce à l'unité de la Paix noire et blanche.

 

146

 

Tout n'est pas illusion, mais, au contraire, tout est une réelle et nue permanence vêtue d'une impermanence cyclique. Le non-être n'existe pas, tout a été, est et sera. Tout est possible. Il est impossible de tuer le Mystère, lui qui est habillé d'un ciel radieux et ténébreux.

 

147

 

Ceux qui disent que tout est illusion et se veulent compatissants, ont une compassion illusoire : « compassion » qui tolère les violences et tracasse.

 

148

 

La première des compassions, c'est de laisser en paix : de laisser vivre en paix les êtres et de laisser mourir en paix les êtres.

 

149

 

La créature ne réclame pas de l'aide, mais d'exister sans avoir à réclamer.

 

150

 

Un homme m'appelle à l'aide. Je viens ; que vois-je ? Une insulte qui ne sait pas respecter et d'abord ne se respecte pas, s'ignore. Une insulte est là pour faire fuir, non pour qu'on vienne la sauver.

 

151

 

Sache pardonner, tout pardonner, pardonner même au pardon tous ses échecs.

 

152

 

Reprocher pour réclamer le pardon, imposer le pardon pour mieux écraser : voici les techniques pour agir d'avantage.

 

153

 

Le pardon ne s'impose pas : il naît de lui-même comme le Dieu Désir ; l'Eros et le pardon ne savent pas mourir, ils se libèrent dans la noblesse noire du cœur azur.

 

154

 

Pardonne celui qui t'a affligé, pardonne immédiatement, naturellement, afin de ne pas oublier de pardonner, afin  de ne pas sombrer sous le poids d'un fardeau que tu n'as pas à porter ; la mort pourrait te surprendre et ne trouver en toi qu'une rancœur indigne de vivre.

 

155

 

N'essaye pas de convertir ; signifie pourquoi tu existes – et là tu convaincras qui le mérite.

 

156

 

Comment ne pas se disputer, s'activer par la Haine et nourrir la discorde ? En étant libre, dans la satisfaction qui n'espère rien. Si être libre est impossible en ce monde, renonce au monde pour ne pas renoncer à l'Amour.

 

157

 

Qui aime l'Amour et l'être aimé préfère en souffrir – qu'en mourir. Car perdre l'Amour, aussi impossible soit-il, perdre une pensée d'Amour dans le gouffre de la mort, n'est qu'un échec de trop. L'amoureux fou souffre tout, il ne se suicide pas, car, en mettant fin à ses jours, il perdrait ainsi sa plus chère pensée d'Amour.

 

158

 

La prostituée reflète ce que nous sommes. La prostituée est une sainte pour l'homme saint. La prostituée est une salope pour le salaud. La prostituée est Déesse pour Dieu. Mais Dieu est-il vierge ?

 

159

 

La chose la plus belle, c'est admirer la beauté qui le sait, y consent.

 

160

 

La beauté désire la beauté, mais une beauté différente d'elle.

 

161

 

Les hommes ont ouvert la jarre de Pandore ; les affres qu'elle contenait se sont éparpillés sur la Terre entière, et seule l'espérance, si lente à s'envoler, a été conservée en cette jarre ; et c'est le pire des maux qui reste entre nos mains de mortels : on considère l'espérance comme un bien ; or, un malade qui ne ressent aucun manque est guéri de la vie, il possède une santé immortelle.

 

162

 

Les Dieux ne t’ont pas abandonné : tu ne les as pas encore trouvés.

 

163

 

Vous me dites que j’ai tort : je vous donne raison… Mais jusqu’où ai-je tort, et vous, raison ?

 

164

 

Imite Persée tuant Méduse : si des gens te paraissent laids, nul besoin de les enlaidir ; dévoile ta beauté pour réfléchir leur laideur.

 

165

 

Ils défendent l’égoïsme qu’on leur a appris ; mais toi, tu apprends à défendre.

 

166

 

N'assassine pas le matin de tous les dangers – si tu n'es pas aussi courageux que le crépuscule de toutes les peurs.

 

167

 

La Haine a eu comme unique vertu de briser ma destinée, car ma destinée m'empêchait de désirer la paix, l'immortel état ; ce n'est non pas lorsque l'on souffre seulement, mais lorsque l'on souffre de souffrir, extrême de la souffrance – que l'on est enfin prêt à rechercher un bonheur libérateur, une Liberté sans équivalent.

 

168

 

La grande haine d'un esseulé fait un mal isolé ; mais les petites haines de beaucoup causent énormément plus d'affres.

 

169

 

Lorsque deux Âmes sœurs se sont réunies, il n'y a plus rien qui puisse les séparer, les désunir : ni la distance, ni le temps, ni les obstacles rencontrés. L'Amitié est subtile comme un parfum floral et forte comme la douceur.

 

170

 

Le monde dans lequel tu vis te déplaît : ne tente pas d'agir sur lui, accepte-le tel que ton Être. Concentre-toi, admire-le et arrête-le en arrêtant tes pensées. Si chacun réalise cela, l'Harmonie Cosmique pourra apparaître une évidence délicieuse pour tous, et nulle violence ni ennui ne souilleront nos destins, comme à l'âge d'or.

 

171

 

Quand on est libre de pensées, on est plein de Conscience ; quand on est saturé de pensées, notre Conscience est voilée.

 

172

 

Les pensées te harcèlent ; détruis-les dès qu'elles apparaissent en toi et les actions s'évanouiront instantanément. Maître de ton mental, tu es maître de ton corps et le monde ne peut plus t'attaquer. Tu es l'Univers.

 

173

 

Toutes les créatures partagent la même Conscience sacrée, elle qui unifie et structure librement ; mais les sots se fourvoient par des pensées recherchant d'autres pensées égoïstes qui décomposent et enferment, s'inventent des inférieurs pour se prouver une supériorité illusoire, nient la Conscience omniprésente qui est Dieu, essence de toute chose et de tous les êtres.

 

174

 

Il est possédé par une idéologie : il excuse les prédations cultivées et ne comprend plus. Il appréhende seulement ses peurs et ses haines – qui finissent par le dépasser et le désagréger.

 

175

 

Ceux qui ne comprennent pas sont encerclés et transformés à leur insu par tout ce qu'ils ne comprennent pas.

 

176

 

Qu'est-ce qu'un trou noir ? C'est un soleil démesuré qui s'est effondré sur lui-même. C'est un puits de matière où la lumière attirée s'engloutit. C'est un commencement d'Univers, d'un autre corps, d'un autre être. C'est une étoile qui est morte dans sa grandeur immense. C'est une source abolissant sa fin. C'est une création récitant Dame Création. C'est le souvenir d'une existence de splendeur. C'est le fantôme d'un astre se réincarnant au-delà de l'espace et du temps.

 

177

 

Le corps du vieillard a été un corps de nouveau-né ; il s'est réincarné en sa propre vie, sans s'en apercevoir, naturellement. On naît et on meurt à chaque instant, dans la palpitation du temps : pourquoi craindre ton dernier instant ? Il ne sera pas différent des autres instants ; tu as vécu des choses bien plus douloureuses dans ta vie que le fait de rendre ton souffle final. Mourir, tu ne t'en rendras même pas compte le moment venu, c'est la vie qui te fera souffrir en voulant te retenir, non la mort.

 

178

 

Ne hais pas la vie, ne hais pas la mort. Sois heureux ; heureux de perdurer, flamme qui réchauffe dans le froid ; heureux de t'éteindre, eau qui désaltère dans la chaleur.

 

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